A La Poste, comme à ORANGE, les salariés sont en danger dans le silence de leur direction.

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Le 5 janvier 2014, une postière du Lot,  travaillant depuis 20 ans au centre de tri de Salviac, s’est noyée en se rendant, avec sa voiture de fonction, à son travail. « Elle souffrait au travail, elle dépassait les horaires, elle rentrait tard, mais elle ne voulait pas s’arrêter car elle culpabilisait » disent ses proches. Les dirigeants de La Poste réorganisaient régulièrement le service : quand un collègue était absent, les autres devaient prendre sa tournée en supplément (voir l’article de La dépêche).
La première réponse de la Poste était de démentir toute responsabilité dans le suicide : « il est indécent de tirer une conclusion sur les origines de ce drame »  indique la direction du courrier. Mais le CHSCT a-t-il proposé une enquête indépendante sur le contexte professionnel mis en cause par les proches de la factrice ?

Or ce drame n’est que la suite d’une longue série de suicides et de dépressions de salariés de La Poste liés à la dégradation de leurs  conditions de travail. Quelques jours auparavant, la presse s’était fait l’écho d’un rapport de l’inspection du travail mettant en cause la direction de La Poste, après le suicide, en février 2013, d’un cadre de la direction de la communication. Et le 31 du même mois, une cadre de Coliposte se pendait sur son lieu de travail à Noisy-le-Grand, alors que La Poste annonçait une réorganisation du service qui remettrait en cause les emplois et les responsabilités de ses agents.

Ces drames, et leurs rebondissements, montrent que, si les dirigeants de La Poste ont changé, leurs objectifs et leurs méthodes de management, elles, continuent à mettre en danger l’entreprise et la santé de ses salariés.

La signature d’un accord social en janvier 2013, ainsi que sa reconduction en 2014 n’a pas véritablement permis de changer le climat social : témoin la permanence des suicides et dépressions des salariés. Alors que ces deux accords ont été proposés pour faire face à la crise qui menaçait, ils ne comprennent pour l’essentiel qu’un accord sur le temps partiel seniors, comme cela existe dans de nombreuses autres entreprises.

La volonté de négocier de l’entreprise n’est pas allée jusqu’à respecter la loi en mettant sur la table un dossier honnête et sincère sur la prévention des risques psycho sociaux et sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) – comme elle en a l’obligation tous les trois ans. Elle préfère rester seule décisionnaire dans sa politique d’emplois et de management, quitte à se retrouver en porte à faux de l’affichage gouvernemental concernant sa politique de création d’emplois.

Il y a de fortes craintes que dans ces conditions le nombre de suicides de postiers se maintienne à un niveau élevé, l’entreprise restant toujours dans le déni le plus total de ses responsabilités et refusant de ne comptabiliser d’autres drames que ceux qui se produisent sur le lieu de travail.

Le silence de l’Etat devient assourdissant face à la dégradation de la santé de salariés d’une entreprise à capitaux 100% publics : Au delà des annonces, les postiers attendant des actes à la mesure de la gravité de la situation.

Voir en lien  : le recensement des suicides à La Poste.

 

Pour aller plus loin :

 

 

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