Les policiers lanceurs d’alerte harcelés par leur hiérarchie

BUG : Les lanceurs d’alerte de la Police Nationale harcelés par leur hiérarchie.

Plusieurs membres de la Police Nationale sont poursuivisPlusieurs membres de la Police Nationale sont poursuivis par le ministère

et leur vie mise en danger pour avoir révélé ou mis en cause des fautes ou dysfonctionnements de l’institution.

L’un d’eux, Patrick Cahez, délégué syndical, officier de police et membre de l’Observatoire du stress, a été poursuivi par sa hiérarchie après l’avoir alertée  sur le dysfonctionnement du service et le suicide de deux de ses collègues.

Bien que 10 ans plus tard un scandale ait révélé l’ampleur des dégâts dans la Police de son unité de rattachement (à Grenoble) il est  poursuivi, traduit en justice et  dégradé sur le motif d’avoir publié des éléments du délit.

L’autre, Laurent Cuenca, avait voulu en vain créer une association permettant aux policiers de s’exprimer et de s’entraider dans des situations analogues : sanctionné par le ministère de l’intérieur pour avoir dénoncé les méfaits de la RGPP,  il sera lui aussi poursuivi et mis à la retraite d’office.

Ces deux fonctionnaires – ils ne sont pas les seuls –  sont aujourd’hui en dépression et leur santé est menacée du fait des poursuites et du harcèlement auquel ils sont soumis.

Un code de déontologie pour couvrir les dérives de l’institution ?

Pire, le ministère de l’intérieur rédige aujourd’hui un code de déontologie qui autorise ni plus ni moins le harcèlement institutionnel et la répression des “lanceurs d’alerte”.

Ce code prévoit en effet “ qu’en tout temps, qu’il soit ou non en service, y compris lorsqu’il s’exprime à travers les réseaux de communication électronique sociaux, (le policier ou le gendarme) s’abstient de tout acte, tout propos ou tout comportement de nature à nuire à la considération de la police nationale et de la gendarmerie nationale ”.

La Direction de la police et de la gendarmerie nationale s’arroge ainsi, vu les affaires récentes, le droit d’apprécier unilatéralement ce qui relève de la considération des services,  et le droit de censurer la liberté d’expression et le droit d’alerte des agents-citoyens.

 

Une entrave à un droit fondamental

Il ne s’agit pas seulement d’une entrave à un droit fondamental, il s’agit d’un véritable abus de pouvoir couvrant les dérives et la corruption possible de l’institution (voir les affaires de  de Lyon, Marseille, Villeurbanne). Et autorisant le harcèlement institutionnel des lanceurs d’alerte qui oseraient dénoncer ces dérives au sein de leur service.


Lire les enquêtes de Médiapart :

1 commentaires pour “Les policiers lanceurs d’alerte harcelés par leur hiérarchie

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