Communiqué
La CGT-THALES organise le 25 avril à Neuilly, au siège du groupe, une conférence de presse pour obtenir la reconnaissance de la responsabilité de l’entreprise dans les suicides de ses salariés.
Le 11 avril 2013 devait avoir lieu un procès au Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale (TASS) de Rennes, pour juger de la responsabilité du suicide d’un cadre de THALES. L’audience a été reportée.
Il y a bientôt 4 années, en octobre 2009, Mme M., ingénieure dans l’entreprise Thales à Châteaubourg, se suicidait. Ce suicide intervenait malgré des alertes répétées de la part du CHSCT et une enquête de l’Inspection du travail. L’annonce du suicide avait déclenché deux jours de grève de l’ensemble du personnel excédé par une organisation et un management agressifs et délétères. D’ailleurs, la direction du groupe Thalès qui était informée du mal-être des salariés de cette usine du groupe, avait, le jour même de l’annonce du suicide, limogé le directeur du site, ainsi que le responsable hiérarchique de Mme M.
Pourtant, il n’y a pas eu de reconnaissance d’Accident du Travail (AT) par la CPAM, sous le motif que la CPAM n’avait pas eu connaissance du rapport de l’inspection du travail qui se trouvait au parquet. L’ Inspection du Travail avait déposé plainte au vu des responsabilités de l’employeur, qui avait dramatiquement négligé les alertes formulées par Mme M. elle-même au sujet de sa situation.
D’autres situations ne sont toujours pas reconnues : par exemple le suicide d’un salarié de Thales Alénia Toulouse en avril 2008, ou plus récemment celui d’un salarié de TOSA à Guyancourt, en novembre 2012. Preuve s’il en fallait une que l’encadrement de l’entreprise souffre lui aussi d’une organisation du travail pathogène, ces suicides concernent tous des cadres, parmi la dizaine de suicides qui ont frappé l’entreprise en 3 ans.
Ces suicides ne sont que la partie la plus visible parce que la plus dramatique d’une accumulation de mal être dû à des organisations du travail pathogènes : crises cardiaques, dépressions, « pétages de plomb », crises de larmes, violences verbales, arrêts de travail … et puis les absences, le turnover qui ne cesse de croître, etc.… Il en ressort une démotivation galopante et inquiétante du personnel qu’un accord « Qualité de vie au travail » ne saurait endiguer, encore moins la recherche de « signes extérieurs de souffrance » liés au contexte personnel des salariés.
La CGT qui soutien les familles en mal de reconnaissance attend que la direction du groupe Thales reconnaisse que ces suicides sont bien en lien avec le travail. Elle attend que l’entreprise cesse de dénier ses responsabilités, en renvoyant la souffrance professionnelle de ses salariés à des «faiblesses » personnelles ou à une mauvaise gestion du stress.
Une même politique du groupe produisant les mêmes effets sur la santé des salariés de Thalès, le syndicat demande que s’engage une conciliation avec toutes les familles concernées afin que cesse la double peine de la non reconnaissance et du déni, et que s’engage une véritable prévention du mal être au travail dans le groupe, avec l’amélioration de l’organisation et des conditions de travail qui sont à l’origine des Risques Psychosociaux dans l’entreprise.
Ce changement est possible : le groupe THALES a reconnu en procédure de conciliation la responsabilité de sa faute inexcusable dans le suicide d’un autre salarié de l’entreprise au Haillan, décision qui épargne à la famille la douleur des procédures juridiques et du refus de reconnaissance des causes du suicide.
Pour aller plus loin
1 commentaires pour “THALES : Quatre ans après, la responsabilité du suicide d’un cadre est toujours en suspend.”